Délivrabilité des emails : conseils marketing et techniques 2025

La délivrabilité commence par des bases solides, notamment une adresse d’expédition valide et un domaine bien configuré (SPF, DKIM, DMARC) pour prouver votre légitimité. Au-delà de cela, plusieurs astuces concrètes et peu connues peuvent booster votre taux d’insertion en boîte de réception. L’utilisation de la personnalisation et de la segmentation est cruciale : en ciblant chaque groupe de destinataires par leurs centres d’intérêt, leur comportement ou leur niveau d’engagement, vos emails seront plus pertinents et généreront plus d’ouvertures. La segmentation améliore l’engagement et la délivrabilité. Par exemple, segmentez vos listes par origine géographique, par historique d’achat ou par interactions passées pour adresser des contenus adaptés à chaque profil. Intégrez également un centre de préférences afin que les abonnés puissent s’auto-segmenter (choix de fréquence ou de catégories de contenus), ce qui renforce leur intérêt et réduit les désinscriptions.

Contenu, timing et engagement

    • Optimisation de l’objet et du contenu : Rédigez des objets d’email clairs et courts (idéalement 35–50 caractères). Évitez les mots en majuscules, les points d’exclamation excessifs et les couleurs criardes, qui ressemblent à un spam. Éliminez les mots « spammy » (ex. Gratuit, Urgent), comme le conseillent les guides de délivrabilité. Privilégiez un ratio texte/image d’environ 70/30 pour ne pas tomber dans les filtres anti-spam, et ne joignez pas systématiquement de fichiers lourds (PDF, ZIP, etc.), car les FAI se méfient des emails de masse avec pièce jointe. Un email trop volumineux (généralement >100–200 Ko) risque aussi d’être tronqué ou jugé suspect.

    • Pertinence et engagement : Envoyez le contenu attendu par vos abonnés. N’envoyez pas à tout-va des promotions ou news à ceux qui ne l’ont pas demandé : plus le contenu correspond aux attentes du destinataire, plus son taux d’ouverture et de clic est élevé, ce qui renforce votre réputation d’expéditeur. Menez des tests A/B sur vos objets et contenus pour maximiser l’engagement (le nombre d’ouvertures et de clics) – cela envoie aux FAI des signaux positifs sur vos emails. Soignez également la prévisualisation et l’affichage mobile : vos campagnes doivent s’afficher correctement sur tous les appareils et boîtes de réception. Enfin, expérimentez le meilleur moment d’envoi (par fuseau horaire ou profil de destinataire) pour que votre message n’arrive pas au mauvais moment (par exemple en pleine nuit locale).

    • Nettoyage et suivi des listes : Maintenez une liste de contacts saine. Supprimez immédiatement les adresses en rebond permanent ou les désinscrits, et envisagez de retirer les contacts inactifs depuis plusieurs campagnes. SparkPost rappelle que les spam traps (pièges à spam) utilisés par les FAI détectent les listes mal entretenues : envoyer beaucoup de mails à ces adresses factices conduit souvent au blocage ou au classement en spam.

    • Indicateurs clés (KPIs) : Surveillez régulièrement vos statistiques : taux de rebond, plaintes (« spam reports »), ouvertures, clics et taux de conversion. Ces KPIs permettent de détecter rapidement un problème de délivrabilité. Par exemple, un taux de plainte élevé (même <0,1 % suffit à provoquer l’alerte chez Gmail) ou une chute d’ouverture indique qu’il faut ajuster votre fréquence ou segmenter différemment. Un taux de livraison proche de 100 % ne signifie pas tout (ce taux mesure simplement le pourcentage d’envois acceptés, spam inclus), c’est plutôt le taux d’insertion en boîte de réception qui compte pour évaluer l’impact de vos optimisations.

Recommandations techniques avancées

Au-delà des bonnes pratiques marketing, l’aspect technique est décisif pour maximiser la délivrabilité. Authentification et DNS : Assurez-vous d’avoir des enregistrements DNS corrects. Au minimum, configurez SPF et DKIM, et publiez une politique DMARC (p=quarantine ou reject) avec adresses RUA/RUF pour recevoir des rapports. Des protocoles plus avancés comme BIMI (affichage du logo de marque dans Gmail), MTA-STS et TLS-RPT renforcent la confiance des FAI en garantissant le chiffrement TLS des échanges SMTP. Par exemple, Google Postmaster exige que les emails soient envoyés en TLS et authentifiés. N’oubliez pas d’aligner vos domaines : l’en-tête From devrait être cohérent avec les domaines authentifiés, sinon les filtres le considèrent comme suspect.

Gestion des adresses IP

    • IP dédiée vs mutualisée : Une IP dédiée vous appartient entièrement : votre réputation ne dépend plus des autres expéditeurs. C’est indispensable dès que vous envoyez de gros volumes. Si vous adoptez une IP dédiée, soignez le warm-up (chauffe) : On recommande un envoi progressif, par exemple ~300 emails le premier jour, puis +20 % de volume chaque jour. Consultez un expert si vous devez accélérer ce plan. Évitez les envois saccadés : idéalement, envoyez chaque jour à un volume régulier pour construire une réputation fiable.

    • Réputation IP et pools : Concentrez vos envois sur les destinataires les plus engagés durant la période de chauffe pour maintenir un faible taux de plainte. Une fois lancés, segmentez vos envois par « pools » d’IP (par ligne de produit, par zone géographique, etc.) pour isoler l’impact de chaque campagne sur la réputation. Surveillez la réputation IP avec des services tiers (Sender Score, Talos, Google Postmaster).

Monitoring et outils spécialisés

Utilisez les outils Postmaster disponibles : Google Postmaster Tools (pour Gmail) donne des métriques sur la réputation de domaine/IP, le taux de spam signalé et les erreurs de livraison. Microsoft propose le service SNDS (Smart Network Data Services) pour Outlook/Hotmail. Surveillez le User-Reported Spam Rate : Gmail recommande de rester largement en dessous de 0,1 %.

Pensez aussi aux solutions de seed-testing : envoyez vos emails à des listes de boîtes fictives réparties chez différents FAI (services comme GlockApps, Mail-tester) pour vérifier votre placement en boîte de réception, en spam, ou votre blocage. De même, les rapports DMARC agrégés (RUA) et forensiques (RUF) vous indiquent si certains FAI rejettent ou classent vos messages comme frauduleux.

Structure technique du message

Le format des emails influe sur la délivrabilité. En-têtes standards : incluez un header List-Unsubscribe conforme (e.g. un lien de désinscription d’un clic selon la RFC8058 pour faciliter le désabonnement et satisfaire les exigences de Gmail. Utilisez un encodage MIME propre : par exemple l’encodage quoted-printable pour le corps HTML, afin d’éviter les filtres anti-spam qui détestent les envois encodés en base64 massif. Assurez-vous que les URLs incluses ne redirigent pas trop et qu’elles pointent vers des domaines de confiance (évitez les liens raccourcis ou vers des sites inconnus).

Rédigez un HTML sémantiquement correct et léger : un code mal formé ou trop complexe peut déclencher les filtres. Évitez les contenus trompeurs ou masqués (ex. texte caché par couleur). Enfin, surveillez votre taux de plainte : chaque plainte utilisateur nuit à votre réputation. Utilisez les retours de feedback loop (rapports ARF) proposés par certains fournisseurs pour comprendre et traiter les plaintes.

Conclusion

En appliquant ces conseils marketing et techniques, et en restant vigilant sur vos indicateurs (taux d’ouverture, rebonds, spam reports, réputation), vous maximisez significativement la probabilité que vos emails arrivent au bon endroit. Soyez prêt à ajuster votre stratégie en continu : la délivrabilité est un équilibre entre l’art du message et la science des protocoles.

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